Psaume 124 (123)
Le psaume 124 (123 selon la numérotation grecque) est attribué à David.
Texte
[modifier | modifier le code]N.B. S’il y a conflit de numérotation des versets entre l’hébreu et le latin, c’est l’original hébreu qui prévaut et la traduction française le suit. Par contre, le latin ne se plie pas à la numérotation affichée. Les numéros de versets s'appliquent au texte latin, mais la traduction est décalée par endroits.
verset | original hébreu[1] | traduction française de Louis Segond[2] | Vulgate[3] latine |
---|---|---|---|
1 | שִׁיר הַמַּעֲלוֹת, לְדָוִד:לוּלֵי יְהוָה, שֶׁהָיָה לָנוּ-- יֹאמַר-נָא, יִשְׂרָאֵל | [Cantique des degrés. De David.] Sans l’Éternel qui nous protégea, qu’Israël le dise ! | [Canticum graduum] huic David nisi quia Dominus erat in nobis dicat nunc Israhel |
2 | לוּלֵי יְהוָה, שֶׁהָיָה לָנוּ-- בְּקוּם עָלֵינוּ אָדָם | Sans l’Éternel qui nous protégea, quand les hommes s’élevèrent contre nous, | Nisi quia Dominus erat in nobis cum exsurgerent in nos homines |
3 | אֲזַי, חַיִּים בְּלָעוּנוּ-- בַּחֲרוֹת אַפָּם בָּנוּ | Ils nous auraient engloutis tout vivants, quand leur colère s’enflamma contre nous ; | Forte vivos degluttissent nos cum irasceretur furor eorum in nos |
4 | אֲזַי, הַמַּיִם שְׁטָפוּנוּ-- נַחְלָה, עָבַר עַל-נַפְשֵׁנוּ | Alors les eaux nous auraient submergés, les torrents auraient passé sur notre âme ; | Forsitan aqua absorbuisset nos |
5 | אֲזַי, עָבַר עַל-נַפְשֵׁנוּ-- הַמַּיִם, הַזֵּידוֹנִים | Alors auraient passé sur notre âme les flots impétueux. | Torrentem pertransivit anima nostra forsitan pertransisset anima nostra aquam intolerabilem |
6 | בָּרוּךְ יְהוָה-- שֶׁלֹּא נְתָנָנוּ טֶרֶף, לְשִׁנֵּיהֶם | Béni soit l’Éternel, qui ne nous a pas livrés en proie à leurs dents ! | Benedictus Dominus qui non dedit nos in captionem dentibus eorum |
7 | נַפְשֵׁנוּ-- כְּצִפּוֹר נִמְלְטָה, מִפַּח יוֹקְשִׁים:הַפַּח נִשְׁבָּר, וַאֲנַחְנוּ נִמְלָטְנוּ | Notre âme s’est échappée comme l’oiseau du filet des oiseleurs ; le filet s’est rompu, et nous nous sommes échappés. | Anima nostra sicut passer erepta est de laqueo venantium laqueus contritus est et nos liberati sumus |
8 | עֶזְרֵנוּ, בְּשֵׁם יְהוָה-- עֹשֵׂה, שָׁמַיִם וָאָרֶץ | Notre secours est dans le nom de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre. | Adiutorium nostrum in nomine Domini qui fecit caelum et terram |
Usages liturgiques
[modifier | modifier le code]Dans le judaïsme
[modifier | modifier le code]Le psaume 124 est récité d’après la Min'ha entre la fête de Souccot et le dimanche précédent la pâques juive (Pessa'h)[4].
Dans le christianisme
[modifier | modifier le code]Chez les catholiques
[modifier | modifier le code]Selon la règle de saint Benoît établie vers 530, ce psaume était exécuté traditionnellement pour l'office de sexte pendant la semaine, à savoir du mardi jusqu'au samedi, entre les psaume 123 (122) et psaume 125 (124)[5].
Dans la liturgie des Heures, le psaume 124 est actuellement récité aux vêpres du lundi de la troisième semaine[6].
Mise en musique
[modifier | modifier le code]Michel-Richard de Lalande composa en 1694 un motet au regard de ce psaume (S. 42), pour les offices de Louis XIV, à la chapelle royale du château de Versailles.
Marc-Antoine Charpentier compose vers 1690 un "Nisi quia Dominus erat in nobis" H.217 pour solistes, chœur, et basse continue.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- Commentaires sur les psaumes, de saint Jean Chrysostome, IVe siècle,
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996,
- "Sermon sur le Psaume 124" (1545), in : Ioannis Calvini, Opera que supersunt omnia, vol. XXXII, Guilielmus Baum, Eduardus Cunitz, Eduardus Reuss (Ed.), (Corpus reformatorum - vol. LX), Brunsvigae, C. A. Schwetschke et f., 1887, pp. 467-480.
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- L’original hébreu provient du site Sefarim, du grand rabbinat de France.
- La traduction de Louis Segond est disponible sur Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français.
- La traduction de la Vulgate est disponible sur le Wikisource latin.
- D’après le Complete ArtScroll Siddur, compilation des prières juives.
- Règle de saint Benoît, traduction de Prosper Guéranger, p. 46, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, réimpression 2007
- Le cycle principal des prières liturgiques se déroule sur quatre semaines.